24.2.09

Le Voyage Alchimique

 

"Patrick Burensteinas nous offre ses compétences de scientifique et d'alchimiste pour nous faire comprendre toutes les implications de cet itinéraire.

Il nous fait entrer dans la cathédrale par la porte du nord, "le portail des alchimistes", et nous fait toucher la "pierre de décharge" qui nous met en accord avec le monument.

Alors peuvent résonner en nous les deux Vierges Noires, les couleurs de vitraux, les formes architecturales et bien entendu les cercles du fameux labyrinthe qui est l'aboutissement de ce périple."

Un film (DVD) de Georges Combe. Durée : 54 minutes.

Source: L'étoile du Mage

2.2.09

Esotérisme et Progrès

Le "progrès" qui devrait nous servir pour nous libérer du matériel afin de nous consacrer au spirituel est devenu un tyran.

Depuis des décennies ce terme de progrès occupe le devant de la scène de notre société, on en retient une idée forte d’évolution de notre société vers une société nécessairement « meilleure » et d’ailleurs seule cette idée de progrès pouvait nous donner le bonheur de l’existence. On parle donc du progrès économique, social, médical etc. et même les « forces de progrès » en politique. On voit bien là que ce merveilleux « progrès » ne concerne que ce qui touche à notre existence terrestre et notre état humain, donc au matériel.

Nous ajouterons ici que dans son livre « Orient et Occident », René Guénon nous donne une explication de la naissance de cette notion de progrès depuis la Renaissance et son évolution. Notons toutefois que cette notion de progrès qu’il réservait à l’Occident s’applique maintenant aussi à l’Orient qui avec une rapidité extraordinaire est en train de rejoindre l’Occident dans sa descente cyclique.

Notre démarche spirituelle traditionnelle, c’est-à-dire transcendante, nous conduit donc à chercher la Lumière grâce à la Connaissance afin de nous élever de notre état humain vers d’autres états dans le but de trouver l’Unité et la Délivrance. C’est donc bien une démarche de l’Esprit qui ne correspond pas à une démarche matérielle ; cette démarche se fait à l’aide de la concentration qui à été totalement remplacé dans notre monde par la dispersion. Cette Connaissance est bien le contraire du « progrès » et nous pouvons lui donner le nom d’ésotérisme.

Nous dirons simplement que lorsque l’on parle d’ésotérisme il faut savoir qu’il s’agit de l’intérieur d’une tradition. C’est-à-dire ce qui ne peut pas être vu ou compris par l’ensemble et nous verrons tout à l’heure que cette notion d’ensemble et d’élite n’a rien avoir avec une notion de supériorité des uns sur les autres. De la Tradition primordiale, sont nés des traditions qui s’adaptaient au moment dans lequel elles se trouvaient. Toutes ces traditions gardaient dans leur cœur ou leur noyau le Principe de la Tradition initiale, dépôt conservé précieusement. La religion catholique est bien une tradition au sens où nous l’avons définit au-dessus puisqu’elle est apparue en occident à un moment où cette partie du monde risquait de se trouver sans véritable tradition ce qui n’est pas loin d’être le cas aujourd’hui. Il est donc incontestable donc que cette tradition, sous la forme d’une religion en Occident, a bien un côté « extérieur » et un côté « intérieur ». Le côté extérieur ou exotérique se traduit par la pratique de la religion ; le côté intérieur ou ésotérique n’existe plus aujourd’hui si ce n’est au travers d’organisations initiatiques très éloignées de leur principe où l’initié devra séparer le bon grain de l’ivraie au moyen de l’Axe sacré transcendant. Pour être partiellement complet, il nous faut rajouter que même le coté religieux est amoindrie et que celui cherche l’unité devra tout d’abord étudier la doctrine pour réaliser le côté extérieur, c’est en dire en comprendre l’utilité et ainsi se dégager des scories contingentes et profanes qui envahissent le sacré de la religion. Pour parvenir à cette fin celui qui chemine devra ressentir cette étincelle qui est dans son cœur grâce à l’intuition intellectuelle et ensuite gravir la montagne de l’étude pour parvenir au sommet de la Connaissance. Ce symbole de la montagne est particulièrement adapté car le chemin est étroit, escarpé et très difficile. Aujourd’hui, un des moyens de réussir cette ascension est d’étudier les écrits de René Guénon.

Par la situation cyclique dans laquelle nous nous trouvons, nous devons uniquement nous consacrer à l’étude et à la réalisation et non pas à la discussion et la polémique stérile qui sont malheureusement les caractéristiques de notre monde actuel qui découlent de la place prépondérante qu’ont pris la contingence et le relatif, c’est-à-dire le profane qui remplace le sacré. Comme nous l’avons d’ailleurs déjà exprimé, cette situation cyclique est « normale » et le redressement ne pourra s’opérer que lors du changement de cycle. Néanmoins celui qui cherche son unité ne peut rester « passif », il doit tout mettre en œuvre à la place qui est la sienne pour étudier et réaliser la doctrine qui lui permettra alors d’être « passif » face aux évènements.

La question qui vient alors naturellement est celle de la méthode pour parvenir à cet état d’unité. La réponse est sans ambiguïté : il n’y a pas de méthode unique. Chaque individu étant intrinsèquement différend de tout autre chacun devra trouver la méthode qui conviendra à son individualité. Cette méthode passe au préalable par la réception de la Fiat lux et ensuite l’étude et la réalisation. Elle permet de dépasser l’individualité pour découvrir le « Soi » transcendant, Lumière présente dans les cœurs ; dépasser l’individualité correspond à la « connaissance de soi ».

L’ésotérisme chrétien, comme tout autre ésotérisme centre d’une tradition, n’admet pas le prosélytisme pour la raison très simple qu’il n’y a pas de méthode commune puisqu’il n’y a pas d’individus communs car chacun a les qualifications qui sont les siennes. Cette considération exclut de fait toute organisation qui cherche à augmenter le nombre de ses adeptes en proposant des « services » pour se rapprocher ou même pouvoir devenir « dieu ». C’est bien là le maximum que l’on peut atteindre pour celui qui veut rejeter la tradition. Cette même considération exclut en principe même toute organisation elle-même en tant qu’organisation profane. Enfin chacun suivant ses propres qualifications ne pourra suivre le chemin qui lui sera adapté.

Une autre considération sur l’ésotérisme chrétien peut être à ce moment ajouté c’est celle de la « supériorité » de ceux qui savent sur les autres. Le Principe nous permet justement de nous dégager du moi pour trouver le Soi véritable, c’est-à-dire nous libérer de la tyrannie de l’égo. Vouloir se placer au-dessus des autres c’est bien exactement le contraire puisque c’est mettre en avant son égo. Celui qui chemine et trouve son unité n’est pas au-dessus des autres, il est à la place qui est la sienne car il n’a fait qu’utiliser les moyens ou les qualifications qui sont les siennes. Quand nous parlons d’élite, nous parlons de ceux qui travaillent pour l’Esprit, car l’Esprit est bien au-dessus de la matière car ils ne se situent pas dans le même monde et effectivement s’il y a un lien hiérarchique entre l’Esprit et la matière il se situe au niveau des principes et certainement pas au niveau des individus.

Nous pouvons aujourd’hui dresser un bilan de ce « progrès » que nous avons érigé en divinité entouré de ses serviteurs dévoués : la laïcité et le moralisme (sentimentalisme). Jamais les individus de notre monde n’ont été autant « stressé » par l’évolution de ce même monde. Car chacun voit bien que ce « progrès » qui a conduit le monde occidental dans une impasse est en train d’effectuer la même chose avec l’Orient mais comment expliquer à ces individus qu’ils ne pourront pas y accéder car ce n’est pas bon alors que depuis des décennies notre propagande occidentale leur a expliqué que c’est notre fonctionnement qui était le meilleur ?
Comment refuser à ces individus d’avoir accès aux mêmes « biens » et « services » que nous car leur évolution numérique risque de mettre en péril notre situation écologique ?
Comment leur expliquer qu’il ne faut pas qu’ils suivent la même direction que nous non pas par idéal mais uniquement parce que nous sommes inquiets pour nous-même ?

C’est là un vrai défi pour nos mentalités jamais repues d’objectifs et d’actions. Nous ajoutons que nous ne contestons pas certains « progrès » réels c’est-à-dire qui touchent notre condition d’individu, ce que nous voyons c’est que ces « progrès » ont été et sont réalisés non pas dans un Axe sacré mais pour eux-mêmes et par conséquent érigé en dogme et doctrine. Nous les avons pris pour la direction finale alors qu’ils ne devaient être que des moyens pour justement nous libérer du matériel afin de nous consacrer au spirituel ; de libérateurs nous les avons transformés en fardeau du « toujours plus » auquel nous consacrons toute notre activité individuelle au détriment de la seule activité qui vaille : celle de l’Esprit.

Avons-nous oublié qu’à la fin de notre état humain nous laisserons tout ce matériel ? A cette objection, nos mentalités répondent : nous devons laisser quelque chose à notre descendance ! C’est la bête qui s’alimente elle-même. Nous n’avons pas pour objectif de faire « culpabiliser » nos contemporains sur cette situation ni nous lamenter vainement. D’ailleurs cela serait totalement inutile car nous nous trouvons, et les signes sont clairs, non loin de la fin d’un cycle (précisons ici qu’en matière traditionnelle un cycle est bien représenté par un cercle et non pas par une droite et ajoutons encore que la fin du cycle actuel ne peut plus être déterminée avec précision en raison de la perte de notions importante de la tradition mais aussi qu’il n’entre pas dans la Connaissance de la Tradition primordiale la faculté de prédire l’avenir.) qui s’inscrit lui même dans un autre cycle. Nous devons donc préparer ce cycle futur.

Laurent MOLLARD , article sur Agora Vox