29.12.07

Soleil se lance dans l'ésotérisme

Souvent assimilées au domaine de l’héroïc-fantasy, les éditions Soleil se passionnent désormais pour les univers ésotériques. Deux nouvelles collections sont annoncées… en compagnie d’un titre leader : l’adaptation BD du Testament des Siècles, le fameux best-seller d’Henri Lœvenbruck…

Le Testament des Siècles est le premier album des « Secrets du Vatican », la nouvelle et ambitieuse collection ésotérique de l’éditeur Soleil. Il s’inscrit dans la lignée des remises en cause du dogme catholique et des évocations du fonctionnement secret de l’Église, démarrée avec Le Triangle Secret de Didier Convard et consorts, ou l’adaptation BD de Qumran d’Aliette Abecassis par Pierre Makyo chez Glénat, Le Messager d’Hervé Richez chez Bamboo, voire Le Janitor d’Yves Sente chez Dargaud.

Damien Louvel, jeune français émigré à New-York, devenu scénariste pour la télévision, apprend la mort brutale de son père en pleine nuit dans le petit village provençal de Gordes où ce dernier venait de s’installer. Convoqué à Paris chez le notaire, il découvre une face nouvelle du défunt qui le trouble. Aidé par une séduisante journaliste, Diane de Saint-Elbe, il se précipite à son corps défendant dans une dangereuse enquête autour d’une mystérieuse pierre de Iorden qui l’entraîne dans des univers inconnus et l’oppose à des sociétés secrètes.

Ce thriller rythmé et intéressant rappelle l’atmosphère du fameux Da Vinci Code, ce qu’un autocollant en couverture souligne. Son auteur, Henri Lœvenbruck, l’a d’ailleurs écrit à la même époque. Il réussit cette adaptation BD avec l’aide de Nicolas Jarry, romancier et auteur BD, déjà scénariste de l’excellente série La Rose et la Croix chez le même éditeur. Le dessinateur Christian Pacurariu avait participé aux Légendes de la Table ronde de Ronan Le Breton dans la collection « Soleil Celtic ». Il se plie ici, avec plus ou moins de bonheur, au style contemporain réaliste. À noter une magnifique couverture réalisée par Djief.

Nouvelles collections chez Soleil

Les éditions Soleil, l’un des éditeurs diffusés par Delsol (alliance avec Delcourt), multiplient les collections alors que d’autres - comme Le Lombard - tentent de se recentrer. Après « Soleil Celtic » qui rassemble des albums de styles très variés sur le thème de la Bretagne, son directeur de collection Jean-Luc Istin crée deux nouvelles collections :

  • « Terres secrètes » avec des titres comme Corpus Hermeticum (par Missoge et Fino), Le Syndrôme de Caïn (par Tackian et Mutti) dont les trois premiers tomes sont prévus pour janvier 2008 et La XIe Plaie (par Syve et Jud) à paraître aussi en janvier 2008.
  • « Secrets du Vatican » avec une dizaine de titres prévus en 2008 : après le premier volume du Testament des Siècles, adaptation BD du thriller de Loevenbruck par Jarry et Pacurariu, viendront Les Carnets Secrets du Vatican (trois tomes prévus de janvier à mai 2008) par Novy et Popescu, puis L’Antichristus, L’Atlandide Experiment, Le Cinquième Évangile, L’Ordre des Dragons et Succubes.

Après la collection « Loge Noire » de Glénat - au bilan finalement assez mitigé malgré l’immense succès du Triangle Secret - et des séries comme Le Janitor chez Dargaud, Soleil plonge donc à son tour dans l’ésotérisme et les mystères de l’Église catholique.

Le pari est de proposer des séries aux sorties rapprochées pour encourager les libraires à les conserver en rayon, rassurer les lecteurs impatients et/ou échaudés par l’absence de continuité d’une série, élargir la base des lecteurs avec des sujets à la mode. Pour se faire, l’éditeur a souvent fait appel à de jeunes auteurs, notamment italiens et roumains.

Le lancement de la collection « Secrets du Vatican » est prévu le 23 janvier, pendant le festival international d’Angoulême.

Source : AURACAN

18.12.07

Un monde invisible et incroyable

Mardi 11 décembre se tenait une nouvelle soirée de l'INREES autour de la projection du film documentaire “Enquête sur le Monde invisible" de Jean-Michel Roux, en présence du réalisateur et de Stéphane Allix, cofondateur de l'INREES. Ce film surprenant, tourné en Islande, explore un monde auquel nous n'accordons plus aucun crédit, celui des elfes, des gnomes, des fantômes, des monstres aquatiques, des ovnis, des anges gardiens. Tout ce monde qui ne nous semble qu'imaginaire.

Une petite fille nous conduit devant la demeure d'une famille elfe. Il s'agit d'un gros rocher grisâtre, en bordure de prairie. Ils y vivent à l'intérieur et elle a la chance de les voir régulièrement.
Vigdís Finnbogadóttir, qui fut la première femme au monde à être élue présidente de la république, nous précise qu'en Islande les elfes sont pris très au sérieux. Elle attribue cela au fait que son pays a été très peu touché par le christianisme, qui s'est toujours battu contre les croyances et cultes païens, au point de les faire disparaître. En Islande, les cultures ancestrales ont pu garder tout leur poids. Ce n'est pas le druide que nous voyons célébrer un mariage qui dira le contraire.
Le ministre des transports se réjouit de disposer d'une carte du monde invisible, qui repère les habitations d'elfes. Elle l'aide à ne pas les endommager lorsque des travaux de voirie sont planifiés.
Les témoignages se succèdent, consistants, cohérents.
Une enseignante d'un collège situé en bordure de lac, décrit la vision d'un monstre aquatique, aussitôt confirmée par de nombreux élèves. Un propriétaire d'hôtel fait le tour de ses chambres avec un medium pour dialoguer avec les fantômes résidents, aidant certains à retrouver le chemin de la lumière, rassurant d'autres sur les bonnes intentions du maître des lieux à leur égard.

Un père medium explique le rôle crucial de l'éducation. Tous les enfants racontent des expériences de contact avec des êtres extraordinaires. Lui ne leur dit pas que ce sont des sottises. Il les écoute et croit en leurs histoires. Ce faisant il laisse ouverts, chez ses enfants, des canaux de perception qui, sinon , perdraient toute sensibilité.

Tout ceci parait bien déroutant à notre esprit forgé par la rationalité scientifique. Comment est-ce possible ?
Un chercheur en physique quantique propose une métaphore : l'homme est comme une radio qui ne serait capable de percevoir que 0,5% des fréquences émises. Pourquoi alors s'étonner de ne pas comprendre les 99,5% restantes ? Il rappelle également que l'Islande se trouve à la jonction des plaques tectoniques américaine et européenne, ce qui engendre des anomalies gravitationnelles.

Alors, à cet instant, vous qui lisez ces quelques lignes : que pensez-vous ?
- ne seraient-ils pas un peu fous dans ce pays !
ou bien
- quelles qualités de clairvoyance !

Pour regarder un tel film ou aborder tout phénomène surprenant, une solution : suspendre son jugement.
Ecouter, voir, ressentir, s'émouvoir, imaginer, capter, sans décider si c'est vrai ou faux, sans chercher s'il faut y croire ou non, parce que justement l'incroyable ne s'aborde pas à renforts de croyances sous peine de se saborder.

Comme l'a dit Bodhidharma :

“Le conflit entre le pour et le contre,
Voilà la maladie de l'esprit“

Appréhender les expériences extraordinaires sous l'angle de la réflexion est voué à l'échec.
La réflexion juge, classe, compare des données en s'appuyant sur les croyances. Ce faisant, elle tente de rapprocher ces informations entrantes avec un référentiel capable de n'évaluer que des situations habituelles et déjà répertoriées. La sanction est alors impitoyable et l'esprit se ferme totalement à la réception d'informations jugées pernicieuses ou bien il s'en amuse et leur colle une étiquette dénigrante pour protéger la conscience d'une exploration trop dangereuse. La peur de l'inconnu !

L'esprit s'ouvre à mesure que la réflexion s'estompe.
La réflexion agit comme un diaphragme. Plus il se ferme plus la lumière se diffracte et irradie, augmentant la profondeur de champ, agrandissant la zone de netteté, dévoilant alors les contours de ce Monde Invisible.

Prochaine soirée : le jeudi 24 janvier 2008 pour la projection du film "VOIR (sans les yeux)“, de Marie Mandy, qui tente de simuler la perception du monde qu'ont les non voyants.

Source : Selfway